Eloge d'une cuisine universelle

Ce nouveau blog relate des histoires et des recettes polychroniques. Où la cuisine s'appréhende comme hétérotopie. Dans son Dictionnaire Universel de Cuisine Pratique (1894-1906), à l'article "Cuisinier", Joseph Favre nous dit que "la cuisine est la première des sciences et le premier des cuisiniers a été le premier homme". Suivant cette logique, la cuisine s'est diversifiée tant que le nombre d'hommes crût, et il nous est devenu impossible d'affirmer que nous mangeons des mets d'aujourd'hui, d'hier ou de demain. Peut-on même dire que nous mangeons de la "cuisine française", tant celle-ci tire sa richesse des références qu'elle emprunte à toutes les assiettes du globe ? De toute évidence, la cuisine s'est échappée de notre notion de temporalité et ne s'inscrit plus dans notre géographie. Elle est devenue ce que Michel Foucault nomma une hétérotopie lors de la conférence "Des espaces autres" en 1967 ; soit une localisation physique de l'utopie, un espace concret qui héberge l'imaginaire. Le "Dis-moi ce que tu manges, je te dirais qui tu es" de notre gastronome national Brillat-Savarin deviendrait alors "Dis-moi ce que tu manges, je te dirais ce que tu aspires à devenir" ; penser à ce que l'on consomme serait une manière d'influer sur notre autobiographie. Les histoires et les recettes que nous rapporterons dans ce blog ne se bornerons donc pas à un temps ou à un lieu donné, il serait heureux que vous puissiez y puisez une partie de ce qui vous définit ou vous définira tous, de tout temps. A bientôt sur le blog de l'Eloge d'une cuisine universelle. Nicolas A. A. Brun

Ce nouveau blog relate des histoires et des recettes polychroniques. Où la cuisine s'appréhende comme hétérotopie.

Dans son Dictionnaire Universel de Cuisine Pratique (1894-1906), à l'article "Cuisinier", Joseph Favre nous dit que "la cuisine est la première des sciences et le premier des cuisiniers a été le premier homme".

Suivant cette logique, la cuisine s'est diversifiée tant que le nombre d'hommes crût, et il nous est devenu impossible d'affirmer que nous mangeons des mets d'aujourd'hui, d'hier ou de demain. Peut-on même dire que nous mangeons de la "cuisine française", tant celle-ci tire sa richesse des références qu'elle emprunte à toutes les assiettes du globe ?

De toute évidence, la cuisine s'est échappée de notre notion de temporalité et ne s'inscrit plus dans notre géographie. Elle est devenue ce que Michel Foucault nomma une hétérotopie lors de la conférence "Des espaces autres" en 1967 ; soit une localisation physique de l'utopie, un espace concret qui héberge l'imaginaire. Le "Dis-moi ce que tu manges, je te dirais qui tu es" de notre gastronome national Brillat-Savarin deviendrait alors "Dis-moi ce que tu manges, je te dirais ce que tu aspires à devenir" ; penser à ce que l'on consomme serait une manière d'influer sur notre autobiographie.

Les histoires et les recettes que nous rapporterons dans ce blog ne se bornerons donc pas à un temps ou à un lieu donné, il serait heureux que vous puissiez y puisez une partie de ce qui vous définit ou vous définira tous, de tout temps. A bientôt sur le blog de l'Eloge d'une cuisine universelle.

Nicolas A. A. Brun