Interview du groupe Coldcut sur Musique-Radio.com
Il s'agit en effet d'un album plus funky, plus subtil, plus profond, plus engagé et sûrement plus que tous ce qu'ils ont réalisé auparavant. En débutant « Sound Mirrors » avec le premier single « Everything Is Under Control », Jon More et Matt Black posent les bases de ce fantastique nouvel opus. Avec les invités John Spencer de Blues Explosion et Mike Ladd, Coldcut offre un morceau rugissant entre rock et hip-hop, qui peut rappeler le classique « Beats And Pieces », tout en lui rajoutant une atmosphère très contemporaine. Il s'agit de beaucoup plus qu'un simple point de départ.
« True Skool » accueille Roots Manuva pour un titre mêlant pop (clairement influencé par Les Bangles) et dancehall. Le MC anglais montre que son talent est à la hauteur de sa renommée. John Matthias apparaît ensuite dans « Man In A Garage », pour un magnifique titre au chant et à l'esprit folk qui, pourtant, surprend avec une production qui semble échappée d'un album de Aaliyah. Une fois de plus, ce morceau est une belle démonstration de ce qu'est « Sound Mirrors », la combinaison parfaite entre de fantastiques auteurs et des productions subtiles et contemporaines.
Robert Owens pose sa voix transcendante sur une production épique, qui semble détrôner le morceau culte du duo, « Autumn Leaves ». Ce véritable tube en puissance démontre une fois de plus que Coldcut maîtrise totalement le son pop et l'atmosphère électronique si représentative du son londonien. Les morceaux précédents sont les singles de « Sound Mirrors ». La suite est tout autant réjouissante et intéressante. Le morceau « Mr Nichols » combine avec brio la beauté des textes et la voix de Saul Williams, le tout admirablement superposé sur une musique magnifique et finement produite par Coldcut.
« Sound Mirrors » est un morceau atmosphérique qui pourrait faire penser à « Maxinquaye » de Tricky, joué en concert par l'Orchestre Philharmonique de Londres. « Boogieman » pourrait être la suite du morceau « Trueskool », mais en y ajoutant une dose techno qui transforme, mêle à l'influence reggae, la voix et les textes du célèbre poète afro-américain Amiri Baraka. Le rythme continue de grimper avec « This Island Earth », où apparaît la chanteuse soul épicée Mpho Skeef, immédiatement suivi par un morceau parfait pour les clubs, baptisé « Just For The Kick ».
Annette Peacock, reconnue pour son travail jazz sur le label ECM Records, signe ici les paroles et montre comment son style nasal se pose parfaitement sur la musique. Sur « Aid Dealer », Soweto Kinch, le saxophoniste nominé aux Mercury Prize, offre une tirade énervée contre l'industrie derrière le monde caritatif. Ensuite l'ancien Ninja, Fog, propose un texte mélancolique sur le morceau « Whistle And A Prayer ». Pour conclure, la voix de Dom Spitzer naviguent sur un morceau psychédélique, montrant que les musiciens maîtrisent parfaitement leurs instruments et disposent d'une réelle confiance en eux-mêmes.
Dans une période où la musique est synonyme de conservatisme, tout le monde sera heureux de trouver une équipe de producteurs prête à prendre des risques, tout en gardant une musique inspirée qui peut satisfaire le plus grand nombre. « Sound Mirrors » montre une fois de plus que Coldcut n'entoure pas sa musique de frontières et que le duo n'a aucune limite dans la quête d'une musique créative et accessible.
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